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Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, en collaboration avec plusieurs pays partenaires, met en place des initiatives destinées à favoriser l’emploi des jeunes tunisiens à l’étranger tout en régulant les pratiques des agences de recrutement. Ahmed El Massoudi, directeur général de l’emploi à l’étranger et de la main-d’œuvre étrangère, a exposé, lors de son passage ce mercredi 26 février 2025 sur la radio nationale, les avancées réalisées et les projets en cours.
En 2024, plusieurs accords bilatéraux ont été conclus, permettant à plus de 5 000 jeunes diplômés de la formation professionnelle dans les secteurs du tourisme et de l’agriculture d’obtenir des contrats de travail saisonniers en France. Ce programme a également bénéficié à plus de 300 jeunes tunisiens qui ont trouvé un emploi en Allemagne. Le ministère continue d’élargir ses partenariats, avec des formations actuellement en cours pour préparer les jeunes tunisiens aux métiers du bâtiment en vue du marché italien, et un projet d’accord avec l’Espagne est également en préparation.
Cependant, la question des pratiques illégales dans le secteur du recrutement à l’étranger a poussé le ministère à réviser le cadre juridique régissant les agences de placement. Une nouvelle loi est en préparation pour encadrer strictement ces agences et mettre fin aux abus tels que l’escroquerie, l’extorsion et la prestation de services contre rémunération. Selon El Massoudi, ce projet de loi, qui sera bientôt promulgué, prévoit des amendes pouvant atteindre 20 000 dinars et des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour les agences qui enfreignent la loi. De plus, la législation permettra de bloquer les sites web et les pages sur les réseaux sociaux des agences illégales. À ce jour, plus de 60 plaintes ont été déposées auprès du procureur contre des agences fictives et non autorisées.
El Massoudi a insisté sur le fait que les agences agréées par le ministère offrent leurs services gratuitement, en soulignant que les partenariats existants entre la Tunisie et de nombreux pays permettent aux jeunes de bénéficier de réelles opportunités professionnelles. Il a aussi rappelé que la régulation de l’émigration de travail est essentielle et que l’alignement de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur aux besoins du marché international reste une priorité pour le ministère.
« Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie globale visant à promouvoir l’insertion professionnelle des jeunes tunisiens tout en garantissant leur sécurité et leurs droits face aux pratiques abusives », a-t-il encore précisé.